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Réparation « au composant » : FEDELEC enquête auprès des formateurs pour le compte de l’ADEME


FEDELEC poursuit son enquête à propos de la réparation dite « au composant » sur les équipements électriques et électroniques grand public. Après un premier volet mené auprès des professionnels réparateurs (voir PEE N°23-3), FEDELEC a complété ses recherches en interrogeant les formateurs.

Dans quelle mesure la réparation au composant est-elle abordée dans les formations, qu’elles soient initiales ou continues ? Pour approcher la réponse, FEDELEC a adressé un questionnaire à des enseignants, des établissements scolaires, des formateurs et des centres de formation.

Gilles Saint-Didier

19 septembre 2023

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Profil des formateurs

Réparation « au composant » : FEDELEC mène l’enquête pour le compte de l’ADEME - Graphique 8

Parmi les répondants, 38,5% ont une activité dans la formation initiale, 15,4% dans la formation continue et 46,1% dans les deux types de formation. Près de 45% d’entre eux travaillent pour l’organisme de formation d’un fabricant, 24% pour un organisme de formation indépendant, 17,2% pour l ‘éducation nationale et 13,8% à titre indépendant.

Ils interviennent en majorité dans le blanc (petit et gros électroménager), beaucoup plus que dans le brun (télévision, vidéo, hifi, audio…) et le gris (équipements de communication et informatique).

Les formations sont dispensées beaucoup plus souvent en présentiel (72,2%) qu’en e-learning (27,8%).


Part de la réparation au composant dans l’enseignement

L’enseignement de la réparation au composant reste minoritaire : seuls 31% des répondants disent lui consacrer une part dans les formations qu’ils dispensent. Et il est davantage pratiqué par les organismes de formation indépendants.

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Dès la formation initiale, la faiblesse de l’enseignement se constate concernant ce type de réparation. Et cette tendance se conforte ensuite au niveau de la formation continue.

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Freins et leviers d’amélioration

Les formateurs qui n’intègrent pas la réparation au composant avancent plusieurs arguments :

  • la réparation au composant est absente du référentiel du BAC Pro SN ;
  • selon l’enquête, les fabricants n’incitent pas à ce type de pratique, et donc pas à ce type de formations ;
  • on constate un manque de compétences des enseignants dans ce domaine ;
  • les moyens pour réaliser la formation dans de bonnes conditions sont insuffisants ;
  • de nombreux documents techniques comme les schémas des cartes électroniques ou la nomenclature sont absents ;
  • les prérequis sont trop faibles en électricité et électronique pour les étudiants et les stagiaires ;
  • des centres SAV refusent de prendre des risques sur la conformité et la sécurité ;
  • se pose la question de la responsabilité du réparateur au regard de la prestation ;
  • cette pratique est en contradiction avec le volume de réparations effectuées par le technicien (primes de productivité).

Développer la réparation au composant nécessiterait donc de lever les principaux blocages que sont : un niveau des élèves insuffisant dans le domaine électronique ; l’absence de documentation adaptée, de composants non référencés, etc. ; des moyens éducatifs inadaptés (manque de formation ou d’expérience du formateur, équipement des salles de formation) ; un manque de motivation chez certains stagiaires.

En revanche, les formateurs allant dans le sens de la réparation au composant donnent 3 arguments essentiels : la réduction des coûts de réparation ; le ressenti positif des réparateurs en direction de la protection environnementale ; les contraintes imposées par la réduction du bilan carbone.


Quel avenir pour la formation à la réparation au composant ?

Plus d’un tiers des enseignants formateurs qui ont répondu pensent qu’une évolution de la formation dans ce domaine aura lieu dans les années à venir, qui concernera tout particulièrement le domaine de l’électroménager.

Les formateurs font des propositions pour aller vers plus de réparation au composant :

  • l’inscription dans le cahier des charges de l’éco-conception des produits ;
  • le développement de l’éducation initiale et continue de l’électronique ;
  • la mise à disposition des schémas détaillés des cartes électroniques, des pièces détachées, permettant l’identification et le remplacement des composants, la BOM (nomenclature) ;
  • une formation soudure (et micro-soudure) ;
  • un accès à des produits finis à un coût réduit pour les services formations ;
  • une définition plus claire des responsabilités du réparateur.
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A suivre dans un prochain numéro : Panorama des formations dans le secteur de l’électronique

FEDELEC se félicite du retour, en 2023, de la thématique de la réparation au composant.

Les délégués FEDELEC ont pleinement joué leur rôle en 2022 pour qu’elle soit inscrite dans de nouvelles formations, qui accueilleront leurs premiers étudiants en 2023 :

  • Le BAC Pro CIEL (Cybersécurité, Informatique et réseaux, Electronique), avec sa Mention complémentaire « Production et Réparation de produits Électroniques » qui répond aux besoins pour les interventions sur les produits EEE.
  • Le CQP Technicien réparateur en électroménager et multimédia.
  • Le RC3E Réparateur Conseil d’Equipements Electriques et Electroniques.
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