Les métiers de l’artisanat : un vivier pour donner du sens au travail
La CNAMS a lancé cet été une vaste étude en collaboration avec l’institut IFOP et le cabinet Astérès pour mieux comprendre le rapport des français au travail et aux métiers de l’artisanat en particulier. Ses résultats ont confirmé la forte appétence pour les métiers de l’artisanat mais ils révèlent également qu’un travail reste à mener pour revaloriser l’image de nos métiers auprès des plus jeunes générations notamment.
Premier constat : une forte appétence pour les métiers de l’artisanat
Dans une première partie dédiée à l’aspiration professionnelles, le sondage démontre que les actifs ne cherchent pas la facilité et démentent certaines idées reçues : les français sont prêts à travailler le weekend contre contrepartie (72% des répondants), sont attirés par l’entrepreneuriat et les PME (29% et 16%) plus que par la fonction publique et les grandes entreprises (11% et 10%), cherchent à gagner de l’argent (critère déterminant pour 68% des répondants), sont prêts à se réorienter (35% l’ont déjà fait et 13% l’envisagent) ou encore souhaitent associer travail manuel et intellectuel (49%).
En phase avec ces aspirations, la perception de l’artisanat par la population est excellente concernant le contenu du travail (88% considèrent ces métiers comme épanouissants), l’impact social et environnemental (86% les considèrent comme utiles socialement et 82% comme ayant un rôle à jouer dans la transition) ou la dimension d’avenir (74% les perçoivent comme des métiers d’avenir).
Deuxième constat : La réorientation professionnelle est un vivier considérable pour les métiers de l’artisanat
Dans l’ensemble, la relativement bonne convergence entre le rapport des Français au travail et leur perception de l’artisanat crée un vivier considérable de reconversions. Asterès estime ainsi que ce sont 1,28 million d’actifs qui envisagent de se réorienter vers les métiers de l’artisanat quand près de 5 millions pourraient avoir une appétence vu leur rapport au travail.
Troisième constat : Si les métiers de l’artisanat séduisent, leur image reste à revaloriser chez les plus jeunes générations
La jeune génération est divisée en deux sous-groupes ayant des aspirations professionnelles bien différentes, les 18-24 ans, les “idéalistes”, et les 25-34 ans, les “réalistes” :
- Les préoccupations des “idéalistes” reposent plus sur l’impact de leur travail au sein de la société et ils sont pour cela plus disposés à sacrifier leur vie personnelle.
- Les préoccupations des “réalistes” sont plus en lien avec les dimensions utilitaires du travail.
Ce basculement générationnel s’explique probablement par des projets personnels, lié au couple ou à la présence de jeunes enfants, et à la découverte progressive du monde professionnel.
Globalement, plus l’âge avance, plus les exigences s’accumulent : alors que les 25-34 ans se concentrent sur des dimensions utilitaires, les 50-64 ans n’y renoncent pas, hormis pour le travail le weekend, mais y ajoutent des demandes d’ordre sociétal.