Bilan de l’Observatoire du Fonds Réparation des Équipements Électriques et Électroniques (EEE)
Le CLCV, Association nationale de défense des consommateurs et usagers, vient de publier son rapport “Bilan de l’observatoire du fonds réparation des équipements électriques et électroniques (EEE)“. Ce rapport met en lumière les avancées et les défis du secteur de la réparation des EEE, en s’appuyant sur des données collectées entre décembre 2022 et décembre 2024.
Ce bilan est basé sur l’analyse de 897 024 réparations effectuées dans 7 357 points de réparation, regroupés au sein de 1 250 entreprises. Les données proviennent des éco-organismes et couvrent une période allant du 15 décembre 2022 au 31 décembre 2024.

Labellisation des réparateurs : Progrès et déserts géographiques
La labellisation des réparateurs a connu une croissance significative, avec 1 250 réparateurs labellisés à fin décembre 2024, soit une augmentation de 40 % en un an. Cette progression est un signe encourageant de l’engagement croissant envers la réparation des EEE.
Cependant, des disparités géographiques subsistent, avec des départements comme le Nord, la Haute-Garonne et les Hauts-de-Seine présentant les ratios les plus faibles de points de réparation par habitant. Ces inégalités soulignent la nécessité d’une meilleure répartition des services de réparation à travers le territoire.
Le rapport souligne que les réparateurs labellisés sont essentiels pour garantir la qualité et la fiabilité des services de réparation. Le label QualiRépar, délivré par des organismes indépendants, atteste que le réparateur a été contrôlé selon des critères précis, renforçant ainsi la confiance des consommateurs.
Réparer plutôt que jeter : Une tendance en hausse
Le volume des réparations a augmenté de manière notable, avec 533 673 réparations supplémentaires par rapport au bilan précédent, soit une progression de 294 %. Les téléphones portables, les lave-linge et les lave-vaisselle sont les équipements les plus fréquemment réparés.
Cette tendance est particulièrement marquée pour les téléphones portables, dont les réparations ont augmenté de 369 % grâce à l’intégration des casses écran et à l’abaissement du seuil de déclenchement du bonus réparation.
Les ajustements apportés au fonds réparation début 2024, tels que l’intégration des casses écran et l’abaissement du seuil de déclenchement, ont joué un rôle important dans cette augmentation. Ces mesures ont incité davantage de consommateurs à opter pour la réparation, soulignant l’importance de politiques flexibles et adaptatives dans la promotion de la réparation.
Bonus Réparation : Un outil à réajuster
Le bonus réparation, qui couvre en moyenne 23 % du coût total de la réparation, a un impact variable selon le type d’appareil. Pour certains équipements comme les fours encastrables et les réfrigérateurs, le taux de réduction reste en dessous de 20 %, rendant la réparation moins attrayante économiquement. Une augmentation ciblée du montant du bonus pour ces catégories pourrait accroître l’attractivité de la réparation.
Le rapport recommande d’ajuster les montants du bonus réparation pour maintenir un équilibre attractif entre la décision de réparer un produit et celle d’en acheter un neuf. Cet ajustement garantirait une incitation économique concrète en faveur de la réparation, en particulier pour les équipements où le bonus est actuellement insuffisant.
Stabilisation des prix de la réparation
Les prix moyens des réparations se sont stabilisés entre 2023 et 2024, grâce à une meilleure représentativité des données et à la maîtrise de l’inflation. Cette stabilité est essentielle pour mesurer l’impact et l’efficacité du fonds réparation, et pour assurer une cohérence tarifaire avantageuse pour les consommateurs.
La stabilisation des prix est également un indicateur de la fiabilité des données collectées, ce qui est essentiel pour évaluer l’efficacité des politiques de réparation. Les professionnels de la réparation peuvent utiliser ces informations pour ajuster leurs stratégies tarifaires et offrir des services compétitifs.
Formation et développement des compétences
Le rapport souligne l’importance de la formation continue pour les réparateurs.
À partir de 2025, un sous-fonds dédié aux formations sera mis en place dans le cadre du fonds réparation. Géré par les éco-organismes, ce fonds cofinancera les formations aux métiers de la réparation, avec une enveloppe annuelle plafonnée à 5 millions d’euros sur une période de trois ans. Cela permettra de répondre à la demande croissante dans ce secteur et d’assurer que les réparateurs disposent des compétences nécessaires pour offrir des services de qualité.
Recommandations pour l’avenir
Le rapport du CLCV propose plusieurs recommandations pour améliorer le dispositif de réparation :
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Ajuster les Montants du Bonus Réparation : Réévaluer les montants du bonus pour rendre la réparation plus économiquement attractive par rapport à l’achat d’un nouvel appareil.
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Renforcer les Campagnes de Sensibilisation : Diversifier les campagnes de sensibilisation pour toucher un public plus large et promouvoir le bonus réparation. Utiliser des supports à large portée, tels que la télévision, pour maximiser l’impact.
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Simplifier les Démarches Administratives : Réduire les freins à la participation en simplifiant l’accès au label QualiRépar et en optimisant le processus de remboursement. Cela pourrait inclure la réduction des coûts de labellisation et le maintien du dispositif d’accompagnement.
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Optimiser l’Utilisation des Ressources Financières : Mieux utiliser les ressources budgétées pour le fonds réparation, notamment en accélérant les initiatives de formation pour répondre à la demande croissante dans le secteur de la réparation. Un sous-fonds dédié aux formations sera mis en place à partir de 2025, avec une enveloppe annuelle plafonnée à 5 millions d’euros sur trois ans.
Le bilan de l’observatoire du fonds réparation des EEE met en lumière des avancées notables dans la promotion de la réparation des équipements électriques et électroniques. Cependant, des défis subsistent, notamment en termes de répartition géographique des services de réparation et d’attractivité économique du bonus réparation. En suivant les recommandations du CLCV, il est possible de renforcer le dispositif et de promouvoir une économie plus circulaire et durable.
Ce rapport est un appel à l’action pour les décideurs politiques, les éco-organismes et les réparateurs à collaborer pour surmonter les obstacles et maximiser l’impact du fonds réparation. Ensemble, ils peuvent contribuer à un avenir où la réparation devient la norme, réduisant ainsi l’impact environnemental des déchets électroniques.